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« La fille de Brest » d’Emmanuelle Bercot. Critique cinéma

Synopsis: Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Médiator. De l'isolement des débuts à l'explosion médiatique de l'affaire, l'histoire inspirée de la vie d'Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.

La fiche du film

Le film : "La Fille de Brest"
De : Emmanuelle Bercot
Avec : Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel
Sortie le : 23/11/2016
Distribution : Haut et Court
Durée : 128 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Le film d’Emmanuel Bercot est important pour son impact émotionnel et pour ce qu’il nous rappelle d’une affaire gravissime. Elle remonte à une dizaine d’années. Un millier de morts peut-être, après le dénie et le silence des responsables pas encore coupables. La Justice ne s’est toujours pas prononcée.

Dans cette attente « La fille de Brest » nous alerte sur l’omnipotence scientifique et financière du monde médical. Une femme a lancé un cri d’alarme en dépit d’un climat suspicieux, parfois hostile. Celui des couloirs d’hôpitaux où il ne fait pas très bon dire tout haut ce que l’on sait des salles d’opération et de leur pratique.

Mais pour Irène Frachon, le hasard n’a rien à voir avec ses études cliniques sur le comportement de patients traités avec le Médiator. 30 ans qu’il circule les yeux fermés lui répond-on, alors pourquoi s inquiéter ? Elle va pourtant s’en saisir avec une détermination à toute épreuve qui entraînera petit à petit les collègues de son service dans cette croisade insensée.

« Les labos, c’est quand même eux qui nous font bouffer » prévient encore son supérieur et ami, le professeur Le Bihan, engagé du bout des lèvres par Laurent Magimel qui tient formidablement bien son personnage en respect. Pas vraiment convaincu au départ et puis inquiet des retombées professionnelles sur le financement de ses recherches. Depuis Paris, il ne pèse pas bien lourd.

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Emmanuelle Bercot, très parisienne me semble-t-il, n’est pas tendre avec les édiles de la capitale qui de l’administration hospitalière à l’univers journalistique snobent les provinciaux. Un détail peut-être, révélateur en tout cas de l’état d’esprit de cette affaire où David n’a vraiment rien compris à la manière dont Goliath construit le monde.

Le fameux médicament retiré du marché, le géant de l’industrie pharmaceutique n’imagine pas qu’il puisse rendre des comptes, et indemniser les patients devenus des victimes. Irène Frachon est toujours debout et Sidse Babett Knudsen qui lui prête vie a la même énergie farouche et bretonne (bien que d’origine danoise) pour continuer le combat.

Un acharnement qui va la miner. Sans le soutien d’une famille très soudée, très sympa, avec un mari totalement présent (Patrick Ligardes, comme un breton têtu ! ), la pneumologue aurait lâché. Car elle n’est que pneumologue (« même pas cardiologue » ) lui assène-t-on lors des différentes confrontations  dans les bureaux de l’autorité sanitaire transformés en tribunal.

L’arrogance de ses juges, perfides et incrédules (« une machination créée de toutes pièces pour discréditer notre produit ») tombe le jour où, laminé par toutes les révélations et les preuves amassées, Goliath jette l’éponge. La conviction, passée dans l’autre camp, la réalisatrice s’en empare avec le même désir « d’informer et protéger les victimes », la même volonté d’aller jusqu’au bout. A l’image du film !

Le film d’Emmanuel Bercot est important pour son impact émotionnel et pour ce qu’il nous rappelle d’une affaire gravissime. Elle remonte à une dizaine d’années. Un millier de morts peut-être, après le dénie et le silence des responsables pas encore coupables. La Justice ne s’est toujours pas prononcée. Dans cette attente « La fille de Brest » nous alerte sur l’omnipotence scientifique et financière du monde médical. Une femme a lancé un cri d’alarme en dépit d’un climat suspicieux, parfois hostile. Celui des couloirs d’hôpitaux où il ne fait pas très bon dire tout haut ce que l’on sait des…
Le film

Le film d’Emmanuel Bercot est important pour son impact émotionnel et pour ce qu’il nous rappelle d’une affaire gravissime qui remonte à une dizaine d’années. Un millier de morts peut-être avec le Médiator… Ce film nous alerte aussi sur l’omnipotence scientifique et financière du monde médical. Une femme a lancé un cri d’alarme en dépit d’un climat suspicieux, parfois hostile. Celui des couloirs d’hôpitaux où il ne fait pas très bon dire tout haut ce que l’on sait des salles d’opération et de leur pratique. Irène Frachon est toujours debout et Sidse Babett Knudsen qui lui prête vie a la même énergie farouche et bretonne (bien que d’origine danoise) pour continuer le combat. La Justice ne s’est toujours pas prononcée sur les responsabilités civiles et morales du laboratoire Servier. Les victimes attendent. C’est vraiment un film important.

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