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« Alceste à bicyclette » de Philippe Le Guay. DVD.Critique

Synopsis: Au sommet de sa carrière, Serge Tanneur a quitté une fois pour toutes le monde du spectacle. Trop de colère, trop de lassitude. La fatigue d’un métier où tout le monde trahit tout le monde. Désormais, Serge vit en ermite dans une maison délabrée sur l’Île de Ré. Lorsqu’on lui propose le rôle de sa vie…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Alceste à bicyclette"
De : Philippe Le Guay
Avec : Fabrice Luchini, Lambert Wilson
Sortie le : 22 mai /2013
Distribution : Pathé
Durée : 0 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

 Le Meilleur dvd Mai 2013

L’Ile de Ré n’a pas besoin de publicité… Même sous la pluie, dans les venelles d’une arrière-saison désertée par les vacanciers, chaque village est un havre de paix, un bonheur de retraite. A l’image de celle que coule paisible et solitaire Serge Tanneur un ancien acteur qui au sommet de sa gloire a rompu les amarres. Écœuré par un métier, où tu marches ou tu crèves, où tout le monde trahit son monde.

Retranché dans une maison en piteux état (héritage mal assumé) Serge rejette l’humanité tout entière, son hypocrisie et ses bassesses. Il pourrait donc bien jouer Alceste, un rôle que lui propose un comédien très en vogue Gauthier Valence  ( Lambert Wilson )qui a toujours rêvé de monter « Le Misanthrope ».

alceste

Si le futur metteur en scène se verrait bien dans la peau du personnage clé, il laisse néanmoins à son hôte la possibilité d’alterner avec celui de Philinte, l’ami d’Alceste. La proposition n’est pas anodine : au-delà de l’inédit, elle offre au réalisateur le soin de multiplier les caractères autour de ces deux principaux personnages

Une jubilation de tous les instants pour nos comédiens, excellents, faut-il le préciser, qui de répétitions en scènes de ruptures, nous racontent les affres de la création, comment elle balbutie avant de rebondir pour devenir spectacle.


Depuis « Les acteurs » de Bertrand Blier, le comédien n’avait pas été à telle fête pour célébrer un métier qui entre l’abnégation et le narcissisme s’expose ici magnifiquement. Une scène aussi usée que celle du portable qui sonne au milieu de la répétition prend chez Luchini des airs de vendetta corse. Il en jouit le coquin !

Et la manière de nous présenter les tenants et les aboutissants de la pièce de Molière, sonne joyeusement au cœur de cette île abandonnée aux vents et aux marées. Philippe Le Guay règle quelques comptes avec le monde du cinéma (un producteur en prend plein la tronche, mais lequel ?), avant de débiner les agents immobiliers du coin qui ne se mouchent pas avec le dos de la cuillère.

Une image qui n'a rien d'une tarte à la crème ...
Une image qui n’a rien d’une tarte à la crème …

Le réalisateur n’est pas plus tendre avec ses deux héros dont la confrontation tourne souvent à l’affrontement, comme un écho à ce monde qu’ils mettent en scène, bien loin du tumulte de la ville.
C’est peut-être pourquoi le personnage de Luchini balance entre Céline et Léautaud. Un apparentement singulier, peut-être étrange, mais pas forcément innocent. A l’image de ce film.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of . Excellent. Il s’agit surtout des répétitions, avec le coup d’œil très avisé du réalisateur qui intervient semble-t-il souvent sur le jeu des acteurs, avec des indications assez précises, ce que l’on ne voit pas forcément dans beaucoup de making of.

Ou la manière de travailler d’un cinéaste, qui s’implique à la fois énormément dans sa mise en scène, mais aussi dans celle supposée de la représentation théâtrale du Misanthrope. C’est assez fort.
En prime, un petit moment d’énervement de Luchini, sur ses genoux et le raccord qui les supprimera, mais au final, bien évidemment tout le monde s’en amuse.

  • Scènes coupées (avec les commentaires du réalisateur). Elles sont toutes très intéressantes. Qu’elles n’aient pas été retenues peut s’expliquer, comme le fait très bien le réalisateur. Mais ne manquez pas la première séquence de cette rubrique qui aurait dû être la scène d’ouverture du film. Où l’on retrouve Lambert Wilson dans les loges d’un théâtre parisien, qui doit complimenter une comédienne dont il n’a pas aimé le spectacle. «C’est la corvée habituelle à Paris » commente Philippe Le Guay « et je pense que cela correspondait bien au personnage de Philinte qui pense que ça ne sert à rien de dire la vérité, si elle est blessante »..
 Le Meilleur dvd Mai 2013 L’Ile de Ré n’a pas besoin de publicité… Même sous la pluie, dans les venelles d’une arrière-saison désertée par les vacanciers, chaque village est un havre de paix, un bonheur de retraite. A l’image de celle que coule paisible et solitaire Serge Tanneur un ancien acteur qui au sommet de sa gloire a rompu les amarres. Écœuré par un métier, où tu marches ou tu crèves, où tout le monde trahit son monde. Retranché dans une maison en piteux état (héritage mal assumé) Serge rejette l’humanité tout entière, son hypocrisie et ses bassesses. Il pourrait…

Review Overview

Le film
Les bonus

Parler du métier d’acteur, des ressorts de la création, avec deux excellents représentants du genre, Luchini et Lambert Wilson, dans un décor admirable, mais balayé par le vent et la pluie, c’est tout le bonheur de ce film qui se déguste avec la ferme intention d’en reprendre au dessert. La gourmandise a parfois du bon.

Avis Bonus : Un très beau et long making of qui révèle pas mal de choses, et des scènes coupées à voir et à entendre.

User Rating: 3.45 ( 1 votes)

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14 Commentaires

  1. Tout est dit de la passion-création
    Du plaisir infini que procurent les mots
    De la fragilité des liens amicaux
    De l’excellence pure à la déception
    Et souriante du cinéma je revins
    M’amusant à composer des alexandrins!

  2. Ne serait-ce que pour le charme d’une italienne, écoutant une chansonnette de Jimmy Fontana ,qui fait rebattre le coeur d’un misanthrope,il faut voir ce film.
    En amitié,est-il besoin de tout se dire? L’italienne (encore elle) serait repartie avec sa cruauté de femme déçue par l’homme qu’elle aimait et basta cosi.Mais bon,je ne vais pas non plus réécrire le scénario.
    Ce film m’a conforté dans mon idée que pour vivre heureux,il faut vivre caché .L’adulation que peut vous porter un public est non seulement éphémère mais dangereux (preuve en est du nez sanguinolant de Lambert Wilson).La bêtise humaine n’a de cesse de vous montrer à quel point elle peut l’être .
    Molière n’a encore pas pris une ride :l’échange de tirades entre Alceste et Philinte ,entrecoupé de réflexions actuelles, est savoureux.
    L’absurdité qu’est devenue cette île,est bien rendue:Se cailler les miches au vent,habiter dans des maisonnettes humides et hors de prix tout en dégustant des gillardeaux avec le gratin !!
    Bref,j’ai beaucoup aimé

  3. Un petit film intelligent, uniquement destiné à permettre à deux excellents comédiens de faire leur numéro.
    On les connait par cœur mais, c’est vrai, on en redemande…

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