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« The Wall » de Doug Liman. Critique cinéma-Bluray

Synopsis: Deux soldats américains sont la cible d'un tireur d'élite irakien. Seul un pan de mur en ruine les protège encore d'une mort certaine. Au-delà d'une lutte pour la survie, c'est une guerre de volontés qui se joue, faite de tactique, d'intelligence et d'aptitude à atteindre l'ennemi par tous les moyens...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Wall [Édition boîtier SteelBook]"
De : Doug Liman
Avec : Aaron Taylor-Johnson, John Cena, Laith Nakli
Sortie le : 07 octobre 2017
Distribution : Metropolitan Vidéo
Durée : 90 minutes
Film classé : Accord parental souhaité
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Octobre 2017 ( 3ème)

Des plombes qu’ils patientent dans leur tenue de camouflage, entre le peu d’herbe et les cailloux de ce coin de désert irakien, au bout de nulle part. Devant, un champ de ruines, des corps épars sur un sol de pierraille balayé par le vent. Un sniper a fait le ménage et depuis, silence. Dix, douze heures, peut-être plus, qu’ils attendent que l’ennemi se manifeste. Mais rien, l’homme a dû quitter les lieux, Matthews (John Cena) le confirme en s’aventurant entre les cadavres.

Quelques lignes pour évoquer une ouverture grandiose et terrifiante, un préambule d’autant plus angoissant que tout est réuni pour le drame que Matthews et Isaac évacuent par trop d’expérience militaire. On est déjà dans l’esprit des « Démineurs » de Kathryn Bigelow, la même tension, une intensité sans égale.

Quand elle redouble d’un coup de feu et de l’entame d’un face à face aveugle et déséquilibré. L’homme invisible a toutes les cartes en main. Je ne peux en abattre aucune sous peine de révéler la teneur et la force de ce duel à distance qui maintenant nous rapproche du « No man’s land » de Danis Tanovic.

Mais ici les deux hommes sont séparés par un mur, ou peut-être ce bâtiment que l’on aperçoit subrepticement. Ou ce tas d’ordures dans lequel Isaac pense apercevoir le bout d’un canon .

Le plus étonnant, c’est le dialogue qui s’engage. Le sniper est rusé, intelligent et connaît bien son ennemi. Il l’intimide, le menace, le fait languir. Il évoque une occupation illégitime, une guerre perdue d’avance et lui fait imaginer le sort des gens qui vivaient derrière ce mur. Doug Liman et son scénariste Dwain Worrell évoquent un film sur le camouflage quand ils font œuvre de contestation pacifique sur une réflexion que le cinéma américain mène depuis des années.

L’angle d’attaque est cette fois assez inédit, original en tout cas, qui renvoie les belligérants dos à dos. Aaron Taylor-Johnson, de tous les plans, offre une stature impressionnante dans sa domination de façade qui peu à peu s’effrite devant les coups de boutoir d’une voix posée et inquiétante. C’est Laith Nakli qui la joue, elle aussi très expressive dans son réquisitoire anti-américain dont le summum sera un final aussi prenant que l’ouverture était glaçante. Le film de guerre y retrouve ses marques, mais la guerre est bien ailleurs nous rappelle Doug Liman. Sans concession.

LES SUPPLEMENTS

  • Sur la ligne de front. Le film a été tourné en décor réel pendant 14 jours près de Los Angeles, dans le désert du Mojave. Une température moyenne toujours au-dessus de 40 degrés, des tempêtes de sable à répétition (80 km/h) « l’équipe possédait des respirateurs pour éviter d’inhaler la poussière » raconte le réalisateur qui fixe très bien ses intentions par rapport au rendu cinématographique : « le mur est un personnage parfaitement ancré dans un contexte, il a sa trajectoire narrative marquée par sa destruction progressive ».

En évoquant la thématique du langage, Doug Liman a voulu poser la question de son utilisation dans la dissimulation des intentions. Puis le choix de l’acteur, évidemment crucial « il est 90 % du temps à l’écran ».Taylor-Johnson a rencontré des vétérans de l’Iran et d’Afghanistan, et parmi les techniciens on note la présence de « la faucheuse » un sniper réputé dans son pays. Rien à voir cependant avec Chris Kyle qui revendique la mort de 255 djihadistes. Son histoire a inspiré Clint Eastwood pour « American Sniper ».

Roman Vasyanov, le directeur de la photo et le réalisateur Doug Liman

L’analogie que fait le réalisateur avec le film de Sidney Lumet « 12 hommes en colère » est inattendue, mais bien vue.

  • Sur le tournage. En plusieurs chapitres on revient sur le personnage principal Ize, les difficultés engendrées par les tempêtes de sable (« visuellement c’était magnifique, on les a intégrées à l’intrigue »), la tactique militaire et … le fameux Irving, dit « la faucheuse ».
  • Derrière le mur. Il est marrant d’entendre un proche du réalisateur assurer que « le scénario tenait du film d’art et d’essai avec un seul acteur. Ça faisait un peu pièce de théâtre. (…) Doug a structuré de façon à ce que le personnage soit poussé à avancer de scène en scène ».
Meilleur dvd Octobre 2017 ( 3ème) Des plombes qu’ils patientent dans leur tenue de camouflage, entre le peu d’herbe et les cailloux de ce coin de désert irakien, au bout de nulle part. Devant, un champ de ruines, des corps épars sur un sol de pierraille balayé par le vent. Un sniper a fait le ménage et depuis, silence. Dix, douze heures, peut-être plus, qu’ils attendent que l’ennemi se manifeste. Mais rien, l’homme a dû quitter les lieux, Matthews (John Cena) le confirme en s’aventurant entre les cadavres. Quelques lignes pour évoquer une ouverture grandiose et terrifiante, un préambule d’autant…
Le film
Les bonus

Il est difficile de raconter ce film sans dévoiler les ressorts qui tendent un récit entre « Démineurs » et « No man’s land », sur lequel deux ennemis s’affrontent verbalement. Le sniper irakien connaît la position de son vis-à-vis qui pensait pouvoir profiter d’un mur afin de se protéger des balles. Elles prennent ici la forme d’aveux et de confessions sur un conflit qui paraissait fini et que les deux hommes poursuivent dans une quête quasi personnelle. Le scénario habilement ficelé de Dwain Worrell réserve des surprises et des rebondissements dans ce huis clos au grand air où Aaron Taylor-Johnson, de tous les plans, offre une stature impressionnante face aux coups de boutoir d’une voix posée et inquiétante. C’est Laith Nakli qui la joue, elle aussi très expressive dans son réquisitoire anti-américain dont le summum sera un final aussi prenant que l’ouverture était glaçante. AVIS BONUS Plusieurs entrées, qui parfois se chevauchent, mais quand même très intéressantes à découvrir.

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