Accueil » A la une » « Sully » de Clint Eastwood. Critique cinéma

« Sully » de Clint Eastwood. Critique cinéma

Synopsis: Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au "miracle sur l'Hudson" accompli par le commandant "Sully" Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière.

La fiche du film

Le film : "Sully"
De : Clint Eastwood
Avec : Tom Hanks, Aaron Eckhart
Sortie le : 30/11/2016
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 96 Minutes
Genre : Biopic, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Quand l’avion se plante dans l’Hudson, l’Amérique est encore sous le choc. Un mois à peine s’est écoulé depuis l’incarcération du symbole de sa réussite économique, Bernard Madoff. Un ponte de Wall Street relégué dans les caniveaux de l’Histoire, la bannière étoilée est en berne.

Et bizarrement, le moral des New-Yorkais va remonter avec l’annonce de la catastrophe aérienne. La fibre patriotique retrouve des couleurs devant la chaîne humaine qui sauvera l’ensemble des passagers, après un amerrissage dont l’exploit demeure à jamais gravé.

Ce qui n’a pas échappé au fervent Clint Eastwood défenseur à tout crin de son pays qui le voit, face à l’adversité, flatter ses valeurs et son courage. « Il y a bien longtemps que New-York n’avait eu quelque chose a fêter » renchérit un responsable «et en plus, avec un avion ».

Le pilote et son assistant lors des séances publiques, tel un tribunal...
Le pilote et son assistant lors des séances publiques, tel un tribunal…

Madoff et le 11 septembre balayés d’un coup, c’est aller un peu vite en besogne dont s’acquitte malgré tout le réalisateur. Comme lui, on aimerait ne retenir que les bons côtés de cette catastrophe évitée, quand la vérité se révèle d’une toute autre complexité.

Héros devant la terre entière, Chesley Sullenberger dit « Sully » est avec son co-pilote (Aaron Eckhart), l’objet d’une enquête du bureau de la sécurité aérienne. On lui reproche de ne pas avoir tenté un autre lieu d’atterrissage. Une piste conforme à ce que les nombreuses simulations indiqueront au cours des investigations.

Les ordinateurs contre le point de vue, l’expérience et la réalité des faits vécus par les pilotes, c’est l’enjeu du film de Clint Eastwood qui sur un montage très habile nous tient quasiment en respect pendant toute la durée du … procès. La confrontation de Sully avec ses collègues n’est rien d’autre qu’un long réquisitoire à charges sur la manière de conduire une catastrophe.

Ses nuits sont chargées de cauchemars, où le même avion se fracasse sur les immeubles new-yorkais. Il n’a pas vu sa femme depuis la catastrophe (Laura Linney) et le téléphone ne suffit pas à taire ses craintes, voire maintenant ses doutes. « Juste avant le crash, un des deux réacteurs était encore au ralenti » relèvent les enquêteurs.

« C’était un amerrissage » rectifie-t-il avec le sens de la nuance et de la précision que Clint Eastwood traduit avec la même détermination. Le cinéaste délaie parfois un peu, mais le profit demeure celui d’une expérience extraordinaire marquée par les séances publiques des auditions et les simulations rapportées depuis les locaux toulousains de la Ste Airbus. Il s’agissait d’un A 320.

Tout un dispositif qui voit dans Tom Hanks la représentation fidèle et indéfectible d’une certaine idée de l’Amérique. Une image que l’on conserve tout au long de la reconstitution du drame que Clint Eastwood filme avec un rien de pathos, et beaucoup de conviction. Elle emporte l’adhésion du spectateur.

___________________________

Quand l’avion se plante dans l’Hudson, l’Amérique est encore sous le choc. Un mois à peine s’est écoulé depuis l’incarcération du symbole de sa réussite économique, Bernard Madoff. Un ponte de Wall Street relégué dans les caniveaux de l’Histoire, la bannière étoilée est en berne. Et bizarrement, le moral des New-Yorkais va remonter avec l’annonce de la catastrophe aérienne. La fibre patriotique retrouve des couleurs devant la chaîne humaine qui sauvera l’ensemble des passagers, après un amerrissage dont l’exploit demeure à jamais gravé. Ce qui n’a pas échappé au fervent Clint Eastwood défenseur à tout crin de son pays qui le…
Le film

L’âge ne fait rien à l’affaire, à moins qu’il ne la rende encore meilleure. Clint Eastwood plus patriotique que jamais maitrise parfaitement ce film catastrophe qui ne l’est pas vraiment. Les conséquences sont heureuses et valeureuses pour un peuple qui huit ans après les Tours Jumelles et un mois suivant l’affaire Madoff avait besoin de se requinquer. Reste que le héros célébré par tout un pays se voit confronté à une enquête en règle qui tient souvent du tribunal et de l’inquisition. Preuves à l’appui des simulations numériques, le pilote de l’avion pouvait aller se poser sur une piste voisine, plutôt que d’amerrir sur l’Hudson. Clint Eastwood tient aussi fermement le manche de son cockpit pour saluer le courage d’un homme sauveur de tout un peuple en quête de rédemption. Tom Hanks est une fois encore l’homme de la situation.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Alberto Express » d’Arthur Joffé. Critique Blu-ray

Pour relancer à sa façon la comédie italienne, Arthur Joffé fait circuler un train entre Paris et Rome. Il ne déraille jamais

7 Commentaires

  1. Comme d’habitude, les films de Clint Eastwood sont extrêmement bien construits, et « Sully » ne déroge pas à la règle. Les américains savent reproduire les catastrophes de façon réaliste et je me prends au jeu même si ce n’est pas le genre que je préfère. Braviissimo à Tom Hanks .
    Mais le fond ne se situe pas là naturellement, avec Clint Eastwood.
    La mise en évidence de l’importance de l’humain est réconfortant mais à quel prix de force mentale faut-il lutter contre ces sociétés d’assurance?
    L’histoire étant réelle n’en est que plus riche de bons sentiments, …et j’ai apprécié!
    Mon sens de l’équité a été comblé .Après, je me balance des idées politiques d’Eastwood.

Laisser un commentaire