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« Sacrifice » de Agnieszka Holland, critique dvd

"Sacrifice" de Agneska Holland

Synopsis: Jan Palach s’est immolé par le feu en signe de protestation contre l'occupation soviétique de la Tchécoslovaquie en 1969. Dagmar Burešová, une jeune avocate, défend la famille dans un procès contre le gouvernement communiste. Un régime qui a essayé de déshonorer le sacrifice de Palach, une action héroïque pour la liberté de la Tchécoslovaquie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Sacrifice (Burning Bush)"
De : Agnieszka Holland
Avec : Tatiana Pauhofová, Jaroslava Pokorná, Petr Stach
Sortie le : 01 avril 2014
Distribution : Editions Montparnasse
Durée : 180 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film

 Le film d’Agnieszka Holland relate l’immolation de Jan Palach, jeune étudiant tchèque qui  protestait contre l’invasion de son pays par les Russes.Aujourd’hui, une armée similaire  (on disait alors les forces du Pacte de Varsovie) est tout aussi menaçante à la frontière ukrainienne.

Sans projeter une politique fiction, ça fait toujours aussi froid dans le dos.

On se souvient (peut-être) du geste incroyable du jeune homme, qui à l’époque eut un retentissement mondial. Mais ce qui s’est passé après, la manière dont on a voulu récupérer l’affaire, tandis que le gouvernement réprimait à tout va, personnellement j’avais oublié. Faire « Sacrifice » plus de 40 ans après, demeure un acte salutaire, qui nous tient en respect.

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Fidèle à son cheminement résistant et militant («  Le complot » m’est souvent revenu à l’esprit), la réalisatrice  raconte l’ignominie des hommes, au service d’un système qui les retient eux-mêmes prisonniers, et qui les mène à une répression  aveugle. Une fois le geste fatal accompli par Jan Palach, il leur faudra à tout prix le marginaliser, le placer hors du contexte politique et social dans lequel le jeune homme s’était inscrit. La version officielle évoque un suicide.

On suit alors  la mobilisation des étudiants pour une grève générale, la police qui traque les plus petits indices, des gestes de bravoure héroïques (comme le remplacement du buste de Lénine, par un plâtre de Jan Palach) , d’autres moins glorieux, quand la police politique contraint les témoins, les protagonistes de l’affaire, à des aveux, ou à des silences abjectes.

Le troisième volet de ce film est à cet égard particulièrement éloquent. Agnieszka Holland avait filmé jusque-là dans la chair et l’Histoire : le quotidien bouleversé de la famille Palach, les conséquences, sociales, administratives, professionnelles  sur les proches du dossier, les atermoiements du pouvoir …  . La voici beaucoup plus discursive au fur et à mesure que le dénouement politique offre aux protagonistes une voie sans issue.

Tous pris entre le marteau et l’enclume comme le résume si bien le gardien du cimetière où repose Jan Palach, un lieu devenu culte et donc gênant pour les autorités. Un appareil d’Etat de plus en plus répressif, pour bloquer d’une manière ou d’une autre toute forme de procès, interdire les témoins, les faire chanter…

Quarante après, la situation est bien différente…

 Le film d’Agnieszka Holland relate l’immolation de Jan Palach, jeune étudiant tchèque qui  protestait contre l’invasion de son pays par les Russes.Aujourd’hui, une armée similaire  (on disait alors les forces du Pacte de Varsovie) est tout aussi menaçante à la frontière ukrainienne. Sans projeter une politique fiction, ça fait toujours aussi froid dans le dos. On se souvient (peut-être) du geste incroyable du jeune homme, qui à l’époque eut un retentissement mondial. Mais ce qui s’est passé après, la manière dont on a voulu récupérer l’affaire, tandis que le gouvernement réprimait à tout va, personnellement j’avais oublié. Faire « Sacrifice » plus…

Review Overview

Le film

On se souvient (peut-être) du geste incroyable de Jan Palach qui s’immola par le feu pour protester contre l’invasion de son pays. Mais ce qui s’est passé après, la manière dont on a voulu récupérer l’affaire, c’est ce que raconte avec brio Agnieszka Holland. Des moments de forte tension au sein d’un couple illustrent parfaitement ce film : lui médecin, elle avocate (Tatiana Pauhofovà, remarquable), lui pragmatique devant l’invasion russe, elle toujours prête à défendre la veuve et l’orphelin. Prendre en compte le dossier Palach s’est alors clairement s’opposer à l’Union Soviétique … Ils seront plusieurs à se casser les dents sur un dossier que les autorités de l’époque manipuleront à leur guise (pressions, mensonges d’état, répressions, emprisonnement, chantage…). La caméra de la cinéaste polonaise, raconte les conséquences de ce sacrifice sur la vie d’après. Elle le fait avec une conviction qui taille dans la chair et l’Histoire. L’ensemble du casting est à saluer.

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