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« Peur de rien » de Danielle Arbid. Critique cinéma

Synopsis: Les années 90. Lina, 18 ans, débarque à Paris pour ses études. Elle vient chercher ce qu’elle n’a jamais trouvé au Liban, son pays d’origine : une certaine forme de liberté. L’instinct de survie comme seul bagage, elle vogue d’un Paris à l’autre au rythme de ses rencontres amoureuses. Parce qu’à 18 ans, on rêve d’embrasser le monde et pas qu’un seul garçon.

La fiche du film

Le film : "Peur de rien"
De : Danielle Arbid
Avec : Manal Issa, Vincent Lacoste
Sortie le : 10/02/2016
Distribution : Ad Vitam
Durée : 120 Minutes
Genre : Comédie dramatique
Type : Long-métrage
Le film

Cette histoire révèle une autre vie possible à une jeune fille venue du Liban : l’aventure, la découverte, l’amour, la liberté…) . C‘est une fraîcheur bienvenue. Comme une liberté de ton que la réalisatrice s’accorde en dehors des règles de bases communément admises par le cinéma. Seule la longueur (2 heures) est rédibitoire. Des scènes se répètent ou s’étirent …

Le casting  pose joyeusement Dominique Blanc et Alain Libolt en professeurs de faculté, et révèle la jeune Manal Issa. Sa première apparition à l’écran. J’ai  revu Golshifteh Farahani à ses débuts. Il est alors facile de se laisser embarquer dans la dérive sentimentale de Lina qui sous ses airs d’un exil en charpie cache parfois bien son jeu.

Elle s’adapte très vite aux contingences d’une vie étrangère. Elle trompe son monde, de temps à autre, pour gagner la place qui ne l’attend pas forcément. En jouant des coudes et de son charme, Lina papillonne et gravite tranquillement les échelons qu’elle redescend tout aussi joyeusement. Par insouciance, par ignorance…

Toujours amoureuse et de plus en plus libre...
Toujours amoureuse et de plus en plus libre…

Pour la recadrer Danielle Arbid lui trouve des petits boulots et égratigne au passage le pensum des premiers emplois. Dans un contexte général pasqualien qui ne lui parait guère propice à l’épanouissement des êtres. La réalisatrice écorche là encore modérément un mode de pensée qui se radicalise quand Lina peine à renouveler sa carte de séjour.

Un grand saut dans l’inconnu comblé par les amoureux qui ne manquent pas (la relève figure au générique : Damien Chapelle, Bastien Bouillon…).  Lina aime à tour de bras et parfois les bras tombent, car les hommes sont lâches, ou indifférents. Elle apprend alors à vivre, à aimer, à reconnaître les gens.

Elle se heurte à Vincent Lacoste : c’est la gaîté et la folie et les coups de poings aussi contre les fachos qu’il dénonce dans son journal. Un p’tit coup d’œil politique, un regard sur ce monde qui attendait le XXI ème siècle. Danielle Arbid pourrait peut-être y trouver sa place. Pour Manal Issa, c’est fait !

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Cette histoire révèle une autre vie possible à une jeune fille venue du Liban : l’aventure, la découverte, l’amour, la liberté…) . C'est une fraîcheur bienvenue. Comme une liberté de ton que la réalisatrice s’accorde en dehors des règles de bases communément admises par le cinéma. Seule la longueur (2 heures) est rédibitoire. Des scènes se répètent ou s’étirent … Le casting  pose joyeusement Dominique Blanc et Alain Libolt en professeurs de faculté, et révèle la jeune Manal Issa. Sa première apparition à l'écran. J’ai  revu Golshifteh Farahani à ses débuts. Il est alors facile de se laisser embarquer dans la dérive…
Le film

En racontant l’éducation sentimentale d’une jeune libanaise exilée à Paris, la réalisatrice dresse un portrait hexagonal des années Pasqua, quand les reconduites à la frontière étaient tout aussi importantes qu’aujourd’hui. Il y a dans le regard de la cinéaste libanaise une acuité générale sur une situation peu enviable au regard des libertés, mais qui dans la démarche de la jeune héroïne prend la tangente de l’amour et de la liberté. Une soif de vivre et d’apprendre que Manal Issa enlace totalement. La révélation d’un talent prometteur, comme le fut Golshifteh Farahani dès ses premières apparitions.

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