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« Mortelle randonnée » de Claude Miller. Critique dvd

  • Durée ‏ : ‎2 heures
  • Dvd ‏ : ‎3 décembre 2024
  • 9 mars 1983 en salle 
  • Acteurs ‏ : ‎Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril
  • Studio  ‏ : ‎Rimini Editions

Collection Claude MILLER : « L’effrontée » -« Garde à vue« -« Mortelle randonnée »

L’histoire : Beauvoir, dit « L’Œil », détective privé proche de la retraite, parcourt l’Europe des palaces sur les traces d’une mystérieuse et fascinante meurtrière. Une complicité secrète s’installe entre l’homme mûr et la jeune femme. Elle est obsédée par le souvenir de son père, lui par la disparition de sa fille.

D’après le roman de Marc Behm,  « Eye of the Beholder »

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  • Le Film :
  • Les bonus : 

Je ne sais rien du récit littéraire dont s’inspire ce film, mais la trame cinématographique qui en découle parait difficile à retranscrire en verbes et compléments.

C’est peut-être pourquoi Claude Miller a fait appel à Audiard, père et fils, pour marquer une direction aussi indécise et complexe, qui tient du film policier et de la marotte fantaisiste. Rien ne parait effectivement sérieux dans l’enquête de ce détective privé, qui un peu par hasard, se retrouve à poursuivre une jeune femme, aux multiples visages.

Sur son passage, les cadavres font les placards, mais la belle, parée au grand jour des plus beaux atours, échappe à tout contrôle. L’homme la suit sans jamais intervenir, sinon, au gré du souvenir de sa fille disparue mystérieusement.

Ne lui ressemble-t-elle pas ? Ne serait-ce pas elle ? 

Transfert pathétique, relations mutiques, la cavale prend des chemins bien énigmatiques, et couteux pour le cabinet de détectives, qui lui demande d’arrêter les frais. Mais tout aussi séduit par cette mante religieuse qui multiplie ses effets meurtriers, notre homme, à la veille de la retraite, tient là , l’affaire de sa vie.

Sami Frey sera aussi victime de la belle étrangère. Mais ne serait-ce pas plutôt le chauffeur de ce bus ?…

Et Michel Serrault un rôle de très haute tenue, aux postures si diverses qu’il donne bien du plaisir à se travestir de la sorte. Ce que fait de manière plus élégante et distinguée, l’envoûtante meurtrière qu’Isabelle Adjani élève au rang de starlette balnéaire.

Froide, racée, implacable, elle justifie à elle seule cette mortelle randonnée, sans fin, où les personnages les plus inattendus, les plus bizarres, se donnent rendez-vous dans un brouillamini scénaristique des plus éloquents.

Voyez ce couple de flics tout aussi privés que forment Guy Marchand et Stéphane Audran. Un duo magnifique à l’emporte-pièce dont l’esprit hante toujours les coulisses du cinéma. Abel et Gordon ont su en hériter.

 

LES SUPPLEMENTS

  •  Marc Behm par Frédéric Mercier (32’).-Le journaliste de Positif intervient au fond, de manière très poussée pour analyser l’œuvre de Marc Behm . Du scénariste au romancier, dont l’ombre plane sur des films comme«  Charade » de Stanley Donen. Il en est le scénariste

A l’origine « Mortelle randonnée » est un scénario qu’il réécrit dans une optique romancée, avant de redevenir à nouveau, un scénario. Patrice Chéreau, Alain Corneau sont contactés mais ne donnent pas suite.

On en vient à l’adaptation disséquée à la page près. C’est passionnant.

  • La musique de Carla Bley  par Olivier Desbrosses-Pour tout savoir sur la carrière de la musicienne, ses nombreuses rencontres avec les plus grands, ses différents styles . «  Ils ont travaillé à partir des thèmes existants, mais revus par l’artiste, à sa demande. La musique participe du climat très étrange du film, le côté funéraire de certaines séquences ». (Vidéo)

 

  • « L’épopée d’un film culte » de Olivier Curchod et Luc Béraud. (32 min) -De nombreux intervenants pour dire comment « Mortelle randonnée » est devenu incontournable. Pour Claude Miller « ce fut la chance de ma vie qui a basculé avec ce film ».

Jacques Audiard évoque «  l’originalité littéraire, ou l’épopée d’un petit homme ». Le fait que Michel Audiard et Michel Serrault aient perdu un enfant à l’époque est souvent rappelé dans les bonus, par différentes personnes. «  C’était quelque chose qu’ils portaient très fort ».

  • « Une fascination hypnotique » par Philippe Le Guay  (7 min) -Le réalisateur revient sur les rumeurs catastrophiques accompagnant le film à sa sortie. «  Il n’en est rien » s’étonne-t-il encore aujourd’hui pour «  un film éminemment personnel, et d’une telle maîtrise ».
Philippe Le Guay, ici avec Fabrice Luchini

 

  • Claude Miller, l’interview  pour l’émission « Le Monde du cinéma », par Sélim Sasson -1983 (6’).- Il dit tout le bien qu’il pense de Michel Serrault  avec qui « ce qu’on perd en folie, on le gagne en suspense .». « C’est l’histoire qui nous commande les images » et quand Sélim Sasson pointe la note fantastique du film, il rappelle que «  tous les lieux choisis existent réellement … ».

Isabelle Adjani ? «  On a choisi ensemble chacun de ses personnages. Je lui demandais d’être belle, elle l’était et le savait , tout s’est bien passé, le film avait été bien préparé, elle était en confiance ».

Durée ‏ : ‎2 heures Dvd ‏ : ‎3 décembre 2024 9 mars 1983 en salle  Acteurs ‏ : ‎Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril Studio  ‏ : ‎Rimini Editions Collection Claude MILLER : "L'effrontée" -"Garde à vue"-"Mortelle randonnée" L'histoire : Beauvoir, dit "L’Œil", détective privé proche de la retraite, parcourt l’Europe des palaces sur les traces d’une mystérieuse et fascinante meurtrière. Une complicité secrète s’installe entre l’homme mûr et la jeune femme. Elle est obsédée par le souvenir de son père, lui par la disparition de sa fille. D’après le roman de Marc Behm,  « Eye of…
Le Film
Les bonus

Un détective privé , désabusé , proche de la retraite  ( Michel Serrault évidemment ), une tueuse somptueuse, froide et déterminée ( Isabelle Adjani en toute liberté ) dans une histoire tortueuse à souhait . Claude Miller l’emprunte au roman de Marc Behm,  « Eye of the Beholder » et confie l’adaptation à Michel et Jacques Audiard. Comme la recette du succès d’un film policier qui se dégage des références habituelles pour laisser à ses personnages des divagations scénaristiques concluantes . Voleuse et tueuse sous l’effet de la séduction, cette mystérieuse meurtrière est fascinante . A l’image du film.   

AVIS BONUS De nombreux chapitres aussi divers que bien informés, un plaisir de bonus

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