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« L’étranger » de François Ozon. Critique cinéma

  • 29 octobre 2025 en salle
  • 2 heures
  • Drame
  •  Par François Ozon
  • Avec Benjamin VoisinRebecca MarderPierre Lottin

Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus.

L’histoire : Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film : 

L’adaptation de « L’étranger » tient-elle de la gageure, voire de l’impossible. Ce que l’on rapportait parfois à l’annonce du projet de François Ozon, aujourd’hui sur nos écrans de cinéma.

Il se distingue par un Noir et Blanc d’époque, au cœur d’une reconstitution urbaine qui ne faillit pas à la tradition d’Alger la blanche, et de son histoire coloniale, affichée sur les murs de la casbah et dans les ruelles adjacentes. A ce stade François Ozon fait preuve de fidélité à l’œuvre romancière, avant de nous présenter son héros, qu’il relègue fidèlement en déshérité de la société. 

 

Le jeune homme  parle peu, observe le monde et s’en défie en silence. Meursault est sans état d’âme affiché, sans émotion perceptible. Un fonctionnaire parfait, qui prend deux jours pour le décès de sa mère, et puis repart sans se retourner.

Le lendemain il est au bras d’une amie, Marie ( Rebecca Marder) qui peine parfois à le suivre dans ses errances solitaires. Elle le trouve bizarre, « pas comme les autres », mais Marie l’aime beaucoup et peut-être aussi pour toutes ces raisons d’étrangeté.

. Même lorsque l’irréparable survient qui le conduit dans un procès d’assises, (mal mené ),  tout aussi imperméable à sa condition, sa nature et les faits qui lui sont reprochés.

Portraituré au plus près de son tempérament, de son caractère, Meursault trouve dans Benjamin Voisin la figure idéale à l’expression du roman de Camus dont François Ozon n’arrive pas vraiment à se détacher.

L’image en souffre, atonique, voire absente pour laisser la veine littéraire se répandre en voix-off et commentaires philosophiques dans une réalisation dès lors très stylisée. L’interprétation de Benjamin Voisin s’y conforme et façonne, en accord parfait avec le roman, un personnage hiératique que le cinéma pourrait porter prochainement au sommet du septième art.

Plus terre à terre dans leurs relations à l’œuvre et à la mise en scène, plus expressifs, Rebecca Marder, et Pierre Lottin formulent une vérité en décalage constant avec un récit aux limites de l’abstraction. L’adaptation de « L’étranger » tient-elle de la gageure, voire de l’impossible ? …

29 octobre 2025 en salle 2 heures Drame  Par François Ozon Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus. L'histoire : Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film :  L’adaptation de « L’étranger » tient-elle de la gageure, voire de l’impossible. Ce…
Le film

On saluera l’interprétation de Benjamin Voisin pour Meursault, un personnage qui paradoxalement se prête peu au jeu du cinéma. Le héros créé par Camus dans « L’étranger » est une figure hiératique qui ne vit que dans son monde. Il est distant, indifférent, sans émotion. Il ne parle pas ou si peu. François Ozon l’installe dans le cadre d’une adaptation pleinement stylisée, aux effets scéniques relatifs, selon le bon vouloir de la veine littéraire à laquelle le réalisateur se plie habilement. L’image en souffre, atonique, voire absente au profit d’une voix-off et d’une narration philosophique propre à l’œuvre. Fidélité du réalisateur au romancier, à laquelle se joint Benjamin Voisin dans un personnage, fortement portraituré, et que le cinéma pourrait prochainement porter au sommet du septième art.

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