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« Les cow boys » de Thomas Bidegain. Critique cinéma

Synopsis: Un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l’œil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour-là Kelly disparaît. La vie de la famille s’effondre. Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait.

La fiche du film

Le film : "Les Cowboys"
De : Thomas Bidegain
Avec : François Damiens, Finnegan Oldfield
Sortie le : 25/11/2015
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 105 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

 L’histoire débute en 1994 alors que le mouvement djihadiste balbutie encore. Mais déjà l’attirance pour ce courant religieux extrémiste façonne certains esprits, comme celui de Kelly qui du jour au lendemain disparaît des radars familiaux.

Les parents n’ont rien vu venir ( Agathe Dronne joue la mère ). Le petit frère ignore tout des aventures de sa sœur. En fouillant dans sa chambre, le couple comprend que la fugue risque d’être longue. Ce que ne supporte pas le père qui sans relâche, parcourt le monde, en quête d’une piste, fut-elle fragile, d’une trace à peine entrevue.

Sa détermination à toute épreuve le mine peu à peu, et détruit ce qu’il lui reste de liens familiaux. Il s’obstine, entraînant dans sa dérive identitaire, Kid le fiston, encore tout gamin.

Au-début tout allait bien, même si Kelly était déjà en retrait...
Au-début tout allait bien, même si Kelly était déjà en retrait…

François Damiens est d’une nature exceptionnelle. Ses angoisses, ses colères forgent un personnage totalement habité par une foi aveugle, prêt à en découdre avec le monde entier. Au point de laisser quelques bizarreries sur son chemin : le foulard de sa fille qu’il croit reconnaître sur une petite gitane n’est pas un exemplaire unique…

Mais il s’accroche, désespérément, dangereusement, quitte à jeter des coups de pied dans une fourmilière qui n’existe plus une fois la police sur place. Et quand Kid prend le relais, quelques années plus tard, on sait de qui il tient.

Au cœur de l’Afghanistan, le jeune homme va plonger dans la gueule du lion, pour lui arracher pense-t-il sa sœur qui de temps en temps donne de ses nouvelles.Sans annonce de retour…

La traque commence d'abord par l'Europe...
La traque commence d’abord par l’Europe…

C’est le premier film d’un scénariste hors-pair après une fructueuse collaboration avec Jacques Audiard. De ses expériences passées, Thomas Bidegain retient le rythme et le sens du récit. Il sait comment raconter une histoire. Avec cette petite touche très personnelle et assez déconcertante qui fait de ses ellipses, des sauts de puce.

On se retrouve deux-trois ans plus tard sans avoir vu tourner les aiguilles. Le montage saccadé s’en ressent. Pour le suivre, il faut nicher les repères temporels, des dates et lieu d’attentats bien souvent, comme Londres ou Madrid.

A la manière d’un puzzle sur lequel le désormais grand Kid s’est dangereusement penché. Finnegan Oldfield, est lui aussi très convaincant dans son rôle de grand frère. Substitut du père, il entend s’acquitter de la quête qu’il n’a pas pu mener à son terme.

Cette quête familiale qui fait que le chaînon manquant vous marque à tout jamais. Dans le fracas du monde, Bidegain évite les grands discours, le voyeurisme, le militantisme. Il filme à bras le corps. A corps perdu. C’est rien que de l’amour.

 L’histoire débute en 1994 alors que le mouvement djihadiste balbutie encore. Mais déjà l’attirance pour ce courant religieux extrémiste façonne certains esprits, comme celui de Kelly qui du jour au lendemain disparaît des radars familiaux. Les parents n’ont rien vu venir ( Agathe Dronne joue la mère ). Le petit frère ignore tout des aventures de sa sœur. En fouillant dans sa chambre, le couple comprend que la fugue risque d’être longue. Ce que ne supporte pas le père qui sans relâche, parcourt le monde, en quête d’une piste, fut-elle fragile, d’une trace à peine entrevue. Sa détermination à toute épreuve…
Le film

L’histoire a vu le jour il y a 4 ans et l’actualité de ces dernières semaines a fait le reste. Les événements dramatiques du Bataclan jettent une lumière triste et noire sur le récit de cette jeune fille partie avec son copain musulman vivre en Afghanistan. La famille n’avait rien vu venir et c’est surtout la quête désespérée du père à travers le monde que Thomas Bidegain filme avec une détermination égale à celle de son héros. François Damiens est tout à fait remarquable dans la peau de ce personnage que viendra relayer son fiston, joué par Finnegan Oldfiel tout aussi parfait. Si le montage peut paraître parfois un brin saccadé, on le doit à une utilisation des ellipses des plus contrariée. Tels des sauts de puce on ne les voit qu’une fois le temps écoulé. Il faut s’y faire et prendre le temps d’écouter la mélopée d’une famille bien ordinaire qui un jour a vu partir l’un des siens. Dans le fracas du monde, Bidegain évite les grands discours, le voyeurisme, le militantisme. Il filme à bras le corps. A corps perdu. C’est rien que de l’amour.

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