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« Leave no trace » de Debra Granik. Critique cinéma

Synopsis: Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle. Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie

La fiche du film

Le film : "Leave No Trace"
De : Debra Granik
Avec : Thomasin McKenzie, Ben Foster
Sortie le : 19/09/2018
Distribution : Condor Distribution
Durée : 109 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
le film

Debra Granik nous parle toujours de l’Amérique qu’elle aime, nullement auréolée par les médias et le cinéma d’Hollywood. Elle s’aventure sur les sentiers où les laissés pour compte tentent de vivre à leur guise, une vie conforme à leurs idéaux.

Ce que Matt Ross aborde vaguement avec « Captain Fantastic » prend ici toute sa raison d’être dans la fuite en avant d’un homme dont on ne sait quasiment rien. Après la mort de sa femme, de retour semble-t-il d’un conflit, il s’enfonce dans la forêt en compagnie de sa fille.

Tom et son père, un couple presque bizarre, inattendu, mais si fusionnel qu’il fonctionne très vite et naturellement sous l’œil de la réalisatrice totalement impliquée dans ce road movie inédit. Proche parfois du documentaire…

Mais la société ne supporte pas le travers, le particularisme, les voies déviantes. Elle  va rattraper ce duo peu conforme et le diviser, quand à son contact Tom trouve des raisons d’y vivre.

Dans les silences aimants et des images d’une parfaite sérénité, on entend cette petite musique folk, celle des racines, qui parcourt discrètement les chemins empruntés. Quelque chose sans tapage lové dans un Eden alternatif, un idéal de bien être qui ne ferait pas retape pour des écolos de circonstance.

C’est du cinéma : la prise de pouvoir d’une illusion possible à laquelle vous adhérez. Malgré les conflits inhérents à ce genre de situations que le monde extérieur attise.

 

On va leur confier une vraie maison, leur assurer une vie adaptée, leur fournir un travail régulier. Autant de normes et de contraintes restrictives aux yeux du père qui voit sa fille lui échapper. « Pour rester indépendant vous devez y mettre du vôtre » a dit la conseillère en éducation.

Tom fréquente maintenant des gens de son âge, participe à leurs activités, loin des méthodes commando du papa et d’une mise en danger quasi permanente. Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l’appelle ?  Ou doit-elle continuer à fuir une histoire dont elle ignore presque tout ?

Thomasin Mckenzie et Ben Foster assument parfaitement leurs personnages auxquels Granik donnent vie avec un naturel confondant. On parle désormais des vrais gens, et si c’était ça la vraie vie …

Debra Granik nous parle toujours de l’Amérique qu’elle aime, nullement auréolée par les médias et le cinéma d’Hollywood. Elle s’aventure sur les sentiers où les laissés pour compte tentent de vivre à leur guise, une vie conforme à leurs idéaux. Ce que Matt Ross aborde vaguement avec « Captain Fantastic » prend ici toute sa raison d’être dans la fuite en avant d’un homme dont on ne sait quasiment rien. Après la mort de sa femme, de retour semble-t-il d’un conflit, il s’enfonce dans la forêt en compagnie de sa fille. Tom et son père, un couple presque bizarre, inattendu, mais si…
le film

Un père et sa fille vivent en marge de la société dans des forêts, mais toujours en bordure de la civilisation. On ne sait trop pourquoi ils ont adopté ce mode de fonctionnement, limitant à l’extrême tout contact. Un premier questionnement auquel la réalisatrice en ajoutera beaucoup d’autres dans un film qui ressemble vraiment à du cinéma. La prise de pouvoir d’une illusion possible à laquelle vous adhérez. Une force narrative évidente pour une histoire qui possède du répondant, et une petite musique tout à fait singulière sur l’Amérique éternelle. Celle des racines que Granik enfonce un peu plus en compagnie de Thomasin Mckenzie et Ben Foster tout à fait raccords.

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