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« Le Caire confidentiel » de Tarik Saleh. Critique cinéma

Sur la scène du crime, procureur et policiers semblent à des kilomètres de l'intrigue...

Synopsis: Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d'un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l'enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du Président Moubarak.

La fiche du film

Le film : "Le Caire Confidentiel"
De : Tarik Saleh
Avec : Fares Fares, Mari Malek
Sortie le : 05/07/2017
Durée : 110 Minutes
Genre : Policier, Thriller
Type : Long-métrage
Le film

Je ne ressors pas convaincu par le prix de Beaune 2017. Il mérite certes beaucoup d’éloges mais à l’image d’une pâtisserie qui ploie sous les friandises, la crème, et le caramel, le réalisateur surcharge son scénario de détails et circonvolutions scéniques qui rendent parfois indigestes le contenu d’origine.

Un péché de gourmandise d’autant plus regrettable que le jeune cinéaste avait sous la main l’œuvre de James Ellroy dont il s’est puissamment inspiré pour transcrire le Los Angeles des années cinquante dans la capitaine égyptienne, bringuebalée par les premiers assauts de « la révolution arabe ». 

Un point d’ancrage original pour situer l’enquête de ce Noureddine, exemplaire fonctionnaire du moment, corrompu et peu scrupuleux. Une tête de cochon en quelque sorte dont il va aussi se servir pour contrevenir aux ordres de son supérieur, son tonton et de toute une hiérarchie gangrenée par le pouvoir et l’argent.

Le meurtre d’une chanteuse liée à un homme d’affaire proche du pouvoir le titille au point de chambouler son éthique et sa morale afin d’aller pour une fois jusqu’au bout de la vérité. Bien évidemment son entourage se méfie d’une telle hardiesse quand la rue s’enflamme sous les cocktails Molotov des manifestants.

Tarik Saleh manipule assez bien l’image pour nous conduire d’un écran TV mal réglé (le président Moubarak passe le message) à des photos compromettantes sur les agissements de l’homme d’affaires. Des écarts de conduite tout aussi respecté dans l’agencement des agendas des différents protagonistes confrontés à des éléments qui peu à peu leur échappent.

Même le tueur patenté (Slimane Dazi, tout à fait juste dans un rôle mineur) commence à perdre ses repères.

Le cinéaste tient là son mode policier, ses bases et ses perspectives quand il souligne grossièrement des éléments à charge qui personnellement m’ont un peu compliqué la vie.

Une femme de service du grand hôtel, Salwa ( Mari Malek) va tout voir et surtout bien comprendre la scène qui lui vaudra bien des dangers.

Quant à ses confidences, Le Caire nous rapporte aussi dans la dégradation sociale et morale de sa population, des quartiers délabrés, abandonnés face à l’opulente banlieue où réside notre fameux homme d’affaires. En rentrant dans son jeu, Noureddine (Fares Fares, stricte et inquiétant) ouvre une nouvelle boîte de Pandore qui renferme peut-être déjà des visages connus, des situations interdites.

Mais le policier, sans aucune vertu, assume son autorité et les ressorts du complot percent l’imparable carapace du scénario.  La place Tahir est maintenant noire de monde, le tonton s’y confond avec une maestria désolante. Une fois encore le héros ne changera pas la face de la terre.

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Je ne ressors pas convaincu par le prix de Beaune 2017. Il mérite certes beaucoup d’éloges mais à l’image d’une pâtisserie qui ploie sous les friandises, la crème, et le caramel, le réalisateur surcharge son scénario de détails et circonvolutions scéniques qui rendent parfois indigestes le contenu d’origine. Un péché de gourmandise d’autant plus regrettable que le jeune cinéaste avait sous la main l’œuvre de James Ellroy dont il s’est puissamment inspiré pour transcrire le Los Angeles des années cinquante dans la capitaine égyptienne, bringuebalée par les premiers assauts de "la révolution arabe".  Un point d’ancrage original pour situer l’enquête…
Le film

Le jeune cinéaste s’appuie sur l’œuvre de James Ellroy pour transcrire le Los Angeles des années cinquante dans la capitaine égyptienne, bringuebalée par les premiers assauts de la révolution arabe. Une veine sociale qui parcourt l’enquête d’un policier, corrompu comme tous ses collègues, mais qui cette fois retrouve un peu de vertu face à sa hiérarchie effrayée par son entêtement. Tarik Saleh conduit parfaitement sa mission en y prenant tant de plaisirs qu’il surcharge un scénario qui à l’origine ne demandait qu'à appliquer les fondamentaux du film policier sur fond d’agitation sociale. A l’image d’une pâtisserie qui n’en finit pas de crouler sous les friandises, la crème, et le caramel, il se complaît et se perd un peu dans des circonvolutions scéniques qui rendent indigestes le contenu. Fares Fares en tête d’affiche réussit néanmoins à contenir tous les assauts pour figurer un policier faussement familier des salles de torture et de la compromission, avec dans un rôle mineur le plaisir de retrouver l’immense Slimane Dazi.

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