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« L’Amour debout » de Michaël Dacheux. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Martin, dans un dernier espoir, vient retrouver Léa à Paris. Ils ont tous deux vingt-cinq ans et ont vécu ensemble leur première histoire d'amour. Désormais, chacun s'emploie, vaille que vaille, à construire sa vie d'adulte

La fiche du film

Le film : "L'Amour Debout"
De : Michaël Dacheux
Avec : Paul Delbreil, Adèle Csech
Sortie le : 30/01/2019
Distribution : Epicentre Films
Durée : 83 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • Date de sortie du DVD : 18 juin 2019

Dans l’air du temps. Rohmer revient sur le devant de l’écran et l’on se prend de passion pour des films sortis dans la légèreté et l’insouciance des êtres. Voir le battage pour « Asako I et II ».

Ce premier long métrage signé Michaël Dacheux rejoint la parenté autour de cette désunion amoureuse de deux toulousains qui se retrouvent à Paris. Martin souhaite renouer avec Léa qui vaque vers de nouveaux horizons. D’autres attentes, de nouvelles rencontres, chacun trace  une ligne de vie sur son propre parcours.

Léa (Adèle Csech,) guide les touristes et les parisiens dont Jicé qui souvent revient ( Jean-Christophe Marti ! ). Léa le remarque mais il est vieux pense-t-elle.

Françoise Lebrun ( ici productrice, ailleurs, indispensable au cinéma français ), Pascal Cervo ( le critique ), et Samuel Fasse…

Martin tente le cinéma (Paul Delbreil), écrit un scénario, rencontre un critique, une productrice …. « La dame de Shangaï », « La maman et la putain », les films d’Eustache donc, la Nouvelle Vague défile dans les rêveries du jeune homme où d’autres garçons viennent le rejoindre.

Martin se cherche et pense toujours à Léa.

Diaphane, éphémère, léger, ce film c’est comme une chanson d’Yves Simon, à l’image de la jeunesse, sans prétention ni référence, dans l’insouciance et le désordre amoureux.
La déambulation a des airs de flânerie, et personnellement je ne m’y arrête pas trop, dans l’attente de nouveaux bourgeonnements de ce cinéaste plein de promesses et de ces comédiens tout aussi attentifs à l’émergence de leur personnalité.

Paul Delbreil, Adèle Csech, Samuel Fasse, la relève est annoncée.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontres Cannes 2018

Paul Delbreil ( Martin ) . « Il n’y avait pas de dialogues écrits, mais imaginés au jour le jour, d’où une plus grande liberté dans l’interprétation. (…) Je suis plus blockbuster que cinéma d’auteur alors quand il a fallu regarder «  La maman et la putain » évoqué par la suite, ça m’a fait drôle ».

Adèle Csech ( Léa).«  L’dée c’était de tourner toute l’année, chronologiquement et j’ai bien apprécié, on avait une trame, des scènes mais Michaël me disait toujours si tu veux rajouter quelque chose … »

Jean Christophe Marti. « Je joue avec ce que je suis, c’est mon personnage, mais ceux que je rencontre dans le film ne sont pas forcément ceux que je rencontre habituellement .(…) Il y avait une œuvre que j’étais en train d’écrire au moment du film, sur les travestis, et qui se retrouve dans le film , j’ai simplement  rajouté un ou deux solos pour Léa ».

Françoise Lebrun.« Pseudo de moi-même , j’ai apprécié le tournage un week end tous les mois, un mode de production particulier ».

L’actrice, scénariste-dialoguiste et réalisatrice-documentariste française jouait Veronika dans « La Maman et la Putain » de Jean Eustache. Elle estime que «  L’amour debout » penche plus vers Rohmer, qu’Eustache. Je suis bien d’accord avec elle , mais Marie Rivière , non … A voir un peu plus loin

Le réalisateur Michaël Dacieux.  «  J’ai pris un motif suranné et littéraire, j’ai voulu filmer la montée à Paris . L’idée était de filmer des singularités dans les gestes, le physique.(… ) Tourner tous les week-end pendant un an, ç’était moins lourd de travailler ainsi , ça devenait un rendez-vous ».

« Aux élans romantiques je freinais pour retrouver le réel ».

Comment poser le droit à l’homosexualité ? interroge le cinéaste

« C’est un cinéma d’apprentissage, des gens qui apprennent et qui transmettent, qui apprennent des choses aux autres ».

Il explique le sens du titre ( plusieurs possibilités) , et se pose la question de la légitimité des films . «A-t-on le droit de faire des films, une idée que bizarrement je relie avec le droit de l’homosexualité, des idées validées par ceux qui ont aimé le film ».

La comédienne a écrit au réalisateur. Ils ne s’étaient jamais rencontrés.

«Les gens qui ne connaissent pas bien Rohmer disent que ça leur fait penser à Rohmer », elle sait de quoi elle parle («  Conte d’automne », «  Le Rayon vert », «  La femme de l’aviateur » …) et développe son idée

Elle dit tout ce qui lui a plus dans le film… « Les gens se séparent sans que ce soit dramatique, car avant ils se sont parlé et j’ai trouvé ça très beau et ces gens qui s’attendent ».

 

Eric Rohmer et Marie Rivière
  • Retour au collège, conversation avec les anciens élèves du collège Molière à Ivry-sur-Seine ( 6 mn )

Certains d’entre eux ont participé au film. Une expérience bien évidemment très marquante.

  • Accusé de réception ( 7 mn )

Sur l’un des écrits de Serge Daney, éminent critique et historien du cinéma, qui évoquait le besoin d’accuser réception des films que l’on voyait, le réalisateur donne en audio trois extraits de lettres reçues à l’issue de son film. Originale comme idée…

Date de sortie du DVD : 18 juin 2019 Dans l’air du temps. Rohmer revient sur le devant de l’écran et l’on se prend de passion pour des films sortis dans la légèreté et l’insouciance des êtres. Voir le battage pour « Asako I et II ». Ce premier long métrage signé Michaël Dacheux rejoint la parenté autour de cette désunion amoureuse de deux toulousains qui se retrouvent à Paris. Martin souhaite renouer avec Léa qui vaque vers de nouveaux horizons. D’autres attentes, de nouvelles rencontres, chacun trace  une ligne de vie sur son propre parcours. Léa (Adèle Csech,) guide les touristes et les parisiens dont…
Le film

C’est un film que l’on va raccommoder avec la Nouvelle Vague d’autrefois, en parlant aussi de Rohmer pour la légèreté de ses personnages qui se heurtent, se perdent et cherchent profondément leur raison d’être. Un premier film maîtrisé mais qui me laisse assez perplexe sur son fonctionnement, ses attributs et sa finalité. Michaël Dacheux a donc bien des choses à nous dire, et maîtrise une technique qui j’espère la prochaine fois délaissera l’exercice de style pour un raisonnement plus conséquent sur l’art et la manière de faire parler le cinéma. Avec des comédiens tout aussi attentifs à l’émergence de leur talent.Paul Delbreil, Adèle Csech, Samuel Fasse, la relève est annoncée.

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Cette fois le cinéaste ne fait guère mystère de ses intentions. Et pourtant tout n'est que duperie, intrigues, et cachotteries. On adore !

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