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« La jeune fille sans mains » de Sébastien Laudenbach . Critique cinéma

Synopsis: En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l'eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière...

La fiche du film

Le film : "La Jeune Fille Sans Mains"
De : Sébastien Laudenbach
Avec : Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm
Sortie le : 14/12/2016
Distribution : Shellac
Durée : 73 Minutes
Genre : Animation
Type : Long-métrage
Le film
  • Avec les voix de
Anaïs Demoustier ( la jeune fille)  Jérémie Elkaim ( le Prince ) Philippe Laudenbach ( le diable )  Olivier Broche ( le père ) Françoise Lebrun ( la mère )  Sacha Bourdo ( le jardinier) et Elina Löwensohn ( la déesse).

Les contes sont cruels. Peut-être pas assez pour Sébastien Laudenbach qui suggère et assène, sans coup férir. Sinon celui d’une frappe habilement dessinée qui viendra couper une autre main en châtiment d’une promesse non tenue.

Les frères Grimm sont à l’origine de cette histoire de pauvreté rachetée à prix d’or. Ils n’imaginaient pas qu’un jour, un visionnaire de leur pensée la traduirait de manière aussi vivante, sous la forme d’une représentation graphique tout aussi étonnante. Laudenbach « dessine » au fil des images. Inhabituel dans ce cinéma d’animation totalement revendiqué autour d’un crayon au trait filiforme, inachevé qui s’ébroue à la manière d’une estampe japonaise.

La technique surprend puis subjugue en nous racontant une autre histoire, celle de la peinture à travers les siècles qui se terminerait sur un tableau de Munch. Comme si l’un de ses dessins s’animait et gambadait dans un autre univers pour découvrir l’envers de son propre décor.

Autre référence peut-être, pour le peu de couleurs que Laudenbach accorde : Matisse et « La tristesse du roi ». Chez Grimm il n’est encore que prince mais tout aussi désabusé quand de retour de guerre il constate que sa belle ne l’a pas attendue. Pour une méprise malveillante de la part du jardinier qui diable à ses heures, a su ainsi se venger du père de l’héroïne, peu enclin à respecter sa promesse initiale.

« Tu as souhaité être riche, pourquoi cherches-tu la paix ? » lui rappelle sa mauvaise conscience devant le pacte infâme qu’il a contracté, au détriment de sa famille, et plus particulièrement de sa fille.

jeunefille-bandeau

Une légende toujours bien présente dans cet imaginaire réaliste à qui le réalisateur donne vie pour mieux nous parler de son rapport au monde. Un dessin, un trait qui nous échappe, des personnages en perspectives, des esquisses, des figurines, qui s’agitent et se dispersent avant de se révéler pleinement dans l’histoire. Elle est belle, malgré tout, heureuse dans son dénouement, car le diable trouve toujours plus fort que lui …

Avec les voix de Anaïs Demoustier ( la jeune fille)  Jérémie Elkaim ( le Prince ) Philippe Laudenbach ( le diable )  Olivier Broche ( le père ) Françoise Lebrun ( la mère )  Sacha Bourdo ( le jardinier) et Elina Löwensohn ( la déesse). Les contes sont cruels. Peut-être pas assez pour Sébastien Laudenbach qui suggère et assène, sans coup férir. Sinon celui d’une frappe habilement dessinée qui viendra couper une autre main en châtiment d’une promesse non tenue. Les frères Grimm sont à l’origine de cette histoire de pauvreté rachetée à prix d’or. Ils n’imaginaient pas qu’un jour, un visionnaire de leur pensée la traduirait de…
Le film

Je ne pense pas que l’on puisse recommander ce film d’animation en dessous de dix ans. L’image, assez puissante et parfois violente, s’inscrit dans une démarche narrative qui va bien au-delà du simple récit, voire du conte puisque l’imaginaire est ici celui des frères Grimm. Pour son coup de crayon au trait filiforme, inachevé qui s’ébroue à la manière d’une estampe japonaise, le réalisateur s’inspire en effet beaucoup de l’histoire de la peinture qui se terminerait sur un tableau de Munch. Un dessin aérien qui ne parle vraiment que dans l’animation de ces à plats difformes, peu à peu réunis au cœur d’une harmonie graphique inédite. Elle sert un propos de légende que le réalisateur élève au rang d’un hymne à la beauté et à l’amour, au corps et à l’expression que l’on peut en attendre.

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