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« Je suis à toi » de David Lambert. Critique cinéma

Synopsis: Lucas, un jeune argentin démuni, fait tout ce qu’il peut pour survivre à Buenos Aires. Sur internet, il rencontre Henry, un boulanger belge qui souffre de solitude et qui rêve de le sauver de la prostitution. Lucas traverse l’Atlantique et arrive dans un petit village de Belgique pour devenir l’apprenti de Henry, mais il se sent vite prisonnier… Audrey, la vendeuse de la boulangerie, a quant à elle tout pour lui plaire, mais elle se refuse à lui…

La fiche du film

Le film : "Je suis à toi"
De : David Lambert
Avec : Nahuel Perez Biscayart, Jean-Michel Balthazar
Sortie le : 07/10/2015
Distribution : Outplay
Durée : 102 Minutes
Genre : Drame, Romance, Comédie
Type : Long-métrage
Le film
  • « Comme vous avez été un  mauvais garçon, vos résultats ne sont pas terribles, arrêtez de faire votre chochotte… » ( Un médecin à son patient malade du Sida)

Etrange ce jeune garçon qui débarque de Buenos Aires dans une petite ville belge pour y trouver un refuge, un confort, un protecteur, peut-être. Mais Lucas s’offre sans grand élan à l’amour de son hôte, le boulanger de la commune, prêt à tout pour le bonheur de son protégé.

Les physiques ne s’accordent pas, un très gros et gras, un fluet, la passion l’emportera, pense-t-on. Mais laquelle ? Lucas est de plus en plus attiré par la vendeuse de la boutique, qui le regarde à peine. Elle esquisse une moue, un sourire et puis s’en va. Un manège à trois qui n’arriverait pas à trouver les bons sentiments.

Tout est dans l’indécision, l’attente que le réalisateur filme comme en apesanteur. Sa mise en scène dresse le constat de ces solitudes qui se côtoient, ses parallèles contradictoires. Imperceptiblement, elles vont tendre les unes vers les autres et se rejoindre dans le fracas des lignes brisées.

Lucas se verrait bien vivre aux côtés d'Audrey et de son fils...
Lucas se verrait bien vivre aux côtés d’Audrey et de son fils…

Une étonnante cacophonie sentimentale au milieu de la farine et des pétrins, des musiques baroques, et des airs d’opéra, lieu improbable pour les épanchements amoureux. Et pourtant David Lambert réussit à nous entraîner dans cette valse romantique que les personnages rythment au pas cadencé de leur tendre complicité.

Le monde du dehors n’est plus qu’un pis-aller, Lucas et Audrey se rapprochent, Henry ne s’éloigne pas. Un cocon qui se pelotonne avant les grands froids, les coups durs, la maladie.

Les comédiens ne sont pas de premiers plans mais démontrent le contraire dans une interprétation sans faille. Ils ne forcent jamais le trait pourtant sensible à la matière du film. Je me souviens très vaguement  de Nahuel Perez Biscayart dans «  Grand central », Jean-Michel Balthazar (« Le gamin au vélo) et plus sûrement  Monia Chokri, pensionnaire chez Xavier Dolan. Les voici réunis au sommet. Ils le méritent.

Les bonus

Un Entretien exclusif de 45 mn avec David Lambert 

 Moments choisis de la Remise des Prix du Festival Francophone d’Angoulême. 

 Bande annonce

« Comme vous avez été un  mauvais garçon, vos résultats ne sont pas terribles, arrêtez de faire votre chochotte... » ( Un médecin à son patient malade du Sida) Etrange ce jeune garçon qui débarque de Buenos Aires dans une petite ville belge pour y trouver un refuge, un confort, un protecteur, peut-être. Mais Lucas s’offre sans grand élan à l’amour de son hôte, le boulanger de la commune, prêt à tout pour le bonheur de son protégé. Les physiques ne s’accordent pas, un très gros et gras, un fluet, la passion l’emportera, pense-t-on. Mais laquelle ? Lucas est de plus en plus…
Le film

Ce sont des gens attachants, bizarres, ambigus, mais ils ne forcent jamais leurs attentes, si nombreuses dans ce film lui aussi comme en apesanteur. Le décor est celui d’une boulangerie, entre pétrin et farine là où le maître des lieux séduit son apprenti. Un garçon aussi étonnant que l’histoire qu’il promène avec une retenue extrême. La vendeuse ne lui est pas indifférente, il tente l’un et l’autre, comme un ménage à trois bien indistinct. Dans un tel décorum, le récit paraît ridicule et pourtant David Lambert réussit à nous entraîner dans une valse romantique (on chante et on danse beaucoup dans la boulangerie) que les personnages rythment au pas cadencé de leur tendre complicité. Nahuel Perez Biscayart («  Grand central »), Jean-Michel Balthazar (« Le gamin à vélo) Monia Chokri, pensionnaire chez Xavier Dolan sont réunis, au sommet. Ils le méritent.

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