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« Foxcatcher » de Bennett Miller. Critique DVD

Synopsis: Inspiré d’une histoire vraie, Foxcatcher raconte l’histoire tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Foxcatcher"
De : Bennett Miller
Avec : Steve Carell, Channing Tatum, Mark Ruffalo, Sienna Miller, Vanessa Redgrave
Sortie le : 20 mai 2015
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 130 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Mai 2015 ( 4 ème )

Deux cultures qui habituellement s’ignorent, posent les bases d’un récit véridique, assez effrayant. A travers la mégalomanie d’un homme richissime, amoureux pense-t-il de son pays, qu’il veut à nouveau glorifier, et la pratique professionnelle de la lutte. Dans ce sport, Mark Schultz est un véritable héros…méconnu.

Une fois sa médaille d’or olympique accrochée à son palmarès, on lui propose quelques dollars pour venir en parler dans les écoles, et puis plus rien.

« Le pays a perdu son moral et ses valeurs, nos enfants sont perdus ». Le discours du rich man fait écho au malaise du sportif. La rencontre entre les deux hommes est explosive. Du Pont se présente comme un patriote. Il vit dans l’idée d’une reconquête « Je veux que mon pays retrouve son essor » dit-il en convoquant le champion olympique, tout en fabriquant de nouvelles armes de guerre qu’il teste dans son immense propriété.

Le magnat et le héros, une entente parfaite , jusqu'au jour où les plombs vont sauter...
Le magnat et le héros, une entente parfaite , jusqu’au jour où les plombs vont sauter…

Il a l’air bien dérangé du cigare, imperator et très nostalgique  de ceux qui sont venus combattre à l’époque de la guerre d’indépendance. C’est un portrait dans le détail que nous livre le réalisateur Bennett Miller sous la coupe de Steve Carell à la fois prodigieux et méconnaissable.

On dit que la ressemblance avec le vrai John du Pont est impressionnante. A tout régenter, il fait peur.

L’homme regarde l’autre comme sa chose, comme ce qu’il n’a jamais pu atteindre ; de Pont se pique d’être un excellent lutteur. La reconnaissance aveugle du héros le renforce dans sa conviction que rien ne peut lui échapper. En fin de compte, il va l’entraîner comme sa chère et vieille mère élève ses chevaux. Une appropriation terrible, qui vampirise et détruit.

Quand Mark comprend le danger, qu’il perd pied, il est déjà trop tard. Le vertige de l’argent et de la vie facile  annihile toute forme de révolte. Là encore le comédien est prodigieux dans sa posture de bête sauvage que l’on vient d’apprivoiser : Channing Tatum excelle dans son enfermement, tout autant que son entraîneur de frère qui trouve en Mark Ruffalo un complice de première importance.

Ce casting sans faille donne une vérité évidente à la chair de chaque personnage.

Les deux frères sont alors inséparables, mais la maniaquerie imbécile et mégalomane d’un malade les conduit à leur ruine. Le dénouement de cette histoire vraie est incroyable, elle dépasse l’entendement. C’est aussi la patte du réalisateur que d’avoir su la rapporter avec une insistance jamais pesante, une sorte de léthargie consensuelle où sommeillent biens des ambitions, et des contradictions. Après le base-ball, Bennett Miller est passé à la lutte. C’est un champion !

Le réalisateur conduit les deux frangins vers la gloire du septième art
Le réalisateur conduit les deux frangins vers la gloire du septième art

LES SUPPLEMENTS

  • A la découverte de Foxcatcher (16 mn). Comment le film a pu se faire pendant huit ans, du projet à l’adaptation. Les professionnels de la lutte étaient sceptiques et au début aucun joueur pro ne voulait participer au tournage. Quand un grand entraîneur est devenu conseiller technique, les choses ont pu se débloquer.

Le réalisateur parle aussi du choix des acteurs, dont Channing Tatum qui lui non plus ne voyait pas l’intérêt d’un tel film. «  Bennett m’en a parlé à plusieurs reprises et à la longue j’ai dit oui, je me sentais prêt ». Steve Carell est par contre tout de suite partant, très enthousiaste à l’idée d’interpréter un tel rôle, plein d’ambiguïté et de … maquillage. Le travail sur son physique est effectivement énorme. Les responsables de la section lutte ont été bluffés de la ressemblance avec le vrai du Pont. «  La seule différence c’est que lui, l’acteur, ne pue pas ».

Quant à Mark Ruffalo, Bennett Miller a attendu avant de lui faire la proposition «  il avait refusé trois fois pour Truman Capote, et là j’avais encore peur qu’il refuse ». L’intéressé ne se souvient plus de l’anecdote, mais concède que «  l’erreur est humaine ».

On plonge ensuite dans l’histoire vraie des frères Schultz, notamment pour la construction des décors que la veuve de Dave découvre avec beaucoup d’émotion. «  Et là j’ai vu que l’on avait tapé dans le mille » relève le réalisateur.

  • Scènes coupées (5 mn). Elles sont toutes les trois intéressantes, mais répètent un peu ce que l’on savait.
Meilleur dvd Mai 2015 ( 4 ème ) Deux cultures qui habituellement s’ignorent, posent les bases d’un récit véridique, assez effrayant. A travers la mégalomanie d’un homme richissime, amoureux pense-t-il de son pays, qu’il veut à nouveau glorifier, et la pratique professionnelle de la lutte. Dans ce sport, Mark Schultz est un véritable héros…méconnu. Une fois sa médaille d’or olympique accrochée à son palmarès, on lui propose quelques dollars pour venir en parler dans les écoles, et puis plus rien. « Le pays a perdu son moral et ses valeurs, nos enfants sont perdus ». Le discours du rich man fait écho…

Review Overview

Le film
Les bonus

Un champion qui n’a pas eu la reconnaissance de son pays : une vie assez minable après sa médaille d’or aux Jeux Olympique. En parler dans les écoles lui rapporte 20 dollars. Et puis plus rien. Cette indifférence du pays à son égard va faire écho aux ambitions d’un richissime homme d’affaires, mégalo total, qui veut relever le pays en plaçant la lutte au cœur de ses ambitions internationales. La rencontre du héros et du magnat, explosive, est intelligemment rapportée par le réalisateur Bennet Miller, qui n’en fait jamais trop, bien au contraire, laissant les personnages s’exprimer au plus profond d’eux-mêmes. Une pléiade d’excellents comédiens : Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo… pour ne citer que les principaux. C’est à la fois un décorum qui se met en place au cœur d’un système étatique privé, qui gère sa puissance uniquement par l’argent et la puissance qu’elle procure à un mégalo sans borne. Un système parfaitement analysé par le réalisateur qui a su donner à ce récit, toute la dimension politique et universelle d’un pays toujours en quête de reconnaissance. Vu sous cet angle, il fallait le faire.

Avis bonus Le film raconté en détails, avec les personnages qui ont aussi vécu cette histoire et des scènes coupées .

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