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« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois. Critique cinéma

Un film qui s'inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu'à leur assassinat en 1996. Il faut avoir la foi…

La fiche du film

Le film : "Des hommes et des dieux"
De : Xavier Beauvois
Avec : Lambert Wilson, Michael Lonsdale
Sortie le : 08/09/2010
Distribution : Mars Distribution
Durée : 120 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Des moines français assassinés en 1996 dans l’Atlas algérien, par le GIA (groupe islamique armé). La thèse officielle se heurte à une seconde enquête qui met à jour un comportement plus que suspect de la part des militaires algériens.

Xavier Beauvois ne prend pas position ; les uns et les autres ont leur temps de parole au cœur du cérémonial que le réalisateur suit avec un classicisme frileux. Au théâtre cette «  pièce » aurait effectivement une autre force, un élan plus évident dans le rituel  bien ordonné  du quotidien  rude et austère de cette petite communauté cistercienne, totalement intégrée à la vie locale.

Ce que le cinéaste dépeint lourdement : on comprend vite que le monastère est aussi dispensaire, tenu par l’excellent Michael Lonsdale.  Rythmée par la prière et les tâches journalières, c’est une vie sans histoire qui se déroule dans un décor montagneux sublime, quand l’assassinat d’ouvriers étrangers vient tout remettre en cause.

Les autorités s’alarment et tentent de convaincre les pensionnaires de quitter leur monastère. Le père prieur (Lambert Wilson endosse parfaitement la robe de bure)  s’y refuse.

Le film , qui s’inspire beaucoup du documentaire « Le testament de Tibhirine » commence enfin, confrontant chaque personnage ,et le spectateur avec,  à sa propre conscience et au dilemme de leur position.

Ce sont des hommes tenaillés par la peur et le doute. Ce sont des moines animés par une foi profonde, un amour de Dieu et de leurs prochains. Il ne les met  pas à l’abri des turpitudes humaines, mais leur permet de résister. Jusqu’au martyre …

Le réalisateur les conduit au cœur de leurs tourments, et du mystère divin qui les retient arc-boutés dans leurs retranchements spirituels. Ca peut aider à survivre, avec ô surprise une bonne et rare bouteille de vin débouchée par le médecin du bord, en prime.

 Ce sacrifice à taille humaine connaît ses limites. C’est du moins ce que Beauvois laisse entendre sans jamais se départir d’une neutralité bienfaisante, malgré une scène héliportée très allusive. Au spectateur de suivre . L’homme ou le moine.

Festival de Cannes . Prix du Jury Œcuménique. Prix de l'Education Nationale Des moines français assassinés en 1996 dans l’Atlas algérien, par le GIA (groupe islamique armé). La thèse officielle se heurte à une seconde enquête qui met à jour un comportement plus que suspect de la part des militaires algériens. Xavier Beauvois ne prend pas position ; les uns et les autres ont leur temps de parole au cœur du cérémonial que le réalisateur suit avec un classicisme frileux. Au théâtre cette «  pièce » aurait effectivement une autre force, un élan plus évident dans le rituel  bien ordonné  du quotidien  rude et austère…

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Le film

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17 Commentaires

  1. Je vous trouve bien sévère avec ce film qui nous rappelle que choisir de maintenir la paix est un acte de résistance.Certes, ces moines ont depuis longtemps renoncé à des plaisirs que la plupart d’entre nous choisissent; il n’en demeure pas moins que confirmer ce renoncement et cet engagement les rend à leur statut d’hommes…et nous renvoie au notre.
    Adaptation théatrale? je n’imagine pas autant de solennité sur une scène.

  2. ce n’est pas le fond que je conteste ( le message de fraternité et de résistance ne m’a pas échappé ) mais la forme qui me semble bien pâle au regard de ce message. Si l’aventure de ces moines est extraordinaire, exemplaire , le récit qui en est fait est assez convenu. Il ne suffit pas d’avoir un sujet fort, encore faut-il savoir le transmettre.

  3. J’avais au départ très envie de voir ce film (à cause des critiques très positives et de X Beauvois) et encore plus depuis que mon ami Loïck l’a peu apprécié (j’espérais bien me fighter un peu avec lui).

    Je sors de la séance et c’est un film pour lequel j’ai des difficultés à faire une critique et à donner une note. J’attendais un chef-d’oeuvre et ce n’est pas le cas pour moi. Mais on ne peut échapper à la compassion pour ces hommes tués dans des conditions atroces.

    C’est un film très bien fait, très »académique » (je ne sais pas si cela se dit), très belle lumière, beaux paysages. Et le choix d’une analyse interne est à saluer. On apprécie la solidarité (cependant trop réservée) des moines. Mais le film en devient trop long (répétitions de scènes et de chants qui me laissent un peu indifférent)

    Je n’aime pas la scène de la cene (hi, hi) car on veut absolument jouer sur les sentiments (il faut faire pleurer) juste avant la fin du film. Que vient faire Tchaïkovski ici ?

    Ce huis-clos peut très bien être adapté au théâtre, il y gagnerait beaucoup à mon avis (Loïck est un homme visionnaire de ce point de vue)

    En conclusion, c’est un film qu’il faut voir car il n’est pas si fréquent de pouvoir débattre ainsi

  4. on est d’accord pour une fois ! comme quoi ….

  5. Nous étions quatre personnes d’âge différent à regarder ce film, mais le même résultat s’est imposé chez chaque individu: l’ennui. 🙁 Pour un film qui a reçus tant de César, je ne trouve pas ça juste… Le contexte est peut-être beau et touchant, mais le résultat est soporifique. :sleep: Je ne pense pas que l’on puisse dire que les acteurs jouent bien, car moi aussi je peux jardiner, manger, marcher et chanter pendant deux heures. Aucun rythme, toujours à se demander quand il y aura un changement d’action pour ne pas s’endormir. Le sublime de ce film nous a sans doute échappé, mais je pense cependant que « Des Hommes et des Dieux » est une perte de temps à regarder, à en abandonner la dernière heure… :straight:

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