Accueil » A la une » « Baden Baden » de Rachel Lang. Critique dvd

« Baden Baden » de Rachel Lang. Critique dvd

Synopsis: Après une expérience ratée sur le tournage d'un film, Ana, 26 ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d'un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain-pied, mange des petits pois carotte au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Baden Baden"
De : Rachel Lang
Avec : Salomé Richard - Claude Gensac - Swann Arlaud - Zabou Breitman - Olivier Chantreau
Sortie le : 06 décemb 2016
Distribution : Jour2Fête
Durée : 91 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Bizarre comme un film peut référencer plusieurs pages du cinéma français, sur les bases sentimentales d’un Rohmer, appliquées au langage du nouveau siècle. L’héroïne libre comme l’air enfonce toutes les portes ouvertes, celle d’Abel et Gordon, fantaisie loufoque, rattrapée par la légèreté de l’œuvre inaboutie de Solveig Anspach.

Entre ces deux courants, la jeune réalisatrice Rachel Lang diffuse un parfum délétère dans lequel Ana se laisse embobiner parce qu’elle n’a rien d’autre à faire. Sinon jeter un œil et quelques coups de marteau sur la salle de bain de la grand-mère hospitalisée. Une aventure marrante, mais bien périlleuse et fatigante, entre deux escapades et des flirts sans conséquence. Car la belle insouciante demeure très attachée à son premier amour dont elle ne s’est jamais remise.

Son entourage est aux anges, de la voir dériver vers d’autres sentiments, quand elle avoue à sa maman qu’il n’en est rien. Zabou Breitman fait la tête, mais Ana lui tient tête, qu’elle a bien posée sur ses épaules, malgré les apparences. C’est la fragilité de l’être que de s’y confier avant que les contraintes quotidiennes ne vous rattrapent. Il faut bien ramener la voiture de location à son propriétaire et colmater les brèches occasionnées par les travaux sur la baignoire.

La petite-fille et la grand-mère, une belle et tendre complicité

Rachel Lang filme comme elle parle. Un montage assez strict, déconcertant par ses ellipses qui ne préviennent jamais. L’ensemble demeure mesuré, d’un naturel amusant, comme une évidence, un allant de soi.

Elle trouve dans Salomé Richard, la jeune fille idéale pour ce type d’élucubrations en images avec une kyrielle d’acteurs encore balbutiants, mais très en avant dans l’interprétation peu commune de ce type de confrontations. Swann Arlaud, Olivier Chantreau (double étonnant de Niels Schneider), Lazare Gousseau, Driss Ramdi, volatiles échappés de leur cage pour respirer pleinement l’air nouveau de Rachel Lang.

Avec en prime la doyenne des doyennes, Claude Gensac, la copine de Lulu désormais affiliée à cette nouvelle vague. La dame a du tempérament.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec la réalisatrice. Elle rappelle qu’il s’agit de son premier long métrage intégré à  deux courts métrages « Pour toi je ferai bataille » et « Les navets blancs empêchent de dormir la nuit », multi-récompensés en Europe. A travers ce triptyque, elle traite le passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Rachel Lang explique plus ou moins la portée de son titre, et dévoile selon elle le caractère d’une héroïne qui se nourrit de tous les gens qu’elle rencontre.

  • Rencontre avec Salomé Richard. Elle s’amuse de la direction d’acteurs de la réalisatrice « qui a du mal à s’exprimer pour diriger, elle est très instinctive, en nous faisant confiance, plus organique qu’intellectuelle ».
Bizarre comme un film peut référencer plusieurs pages du cinéma français, sur les bases sentimentales d’un Rohmer, appliquées au langage du nouveau siècle. L’héroïne libre comme l’air enfonce toutes les portes ouvertes, celle d’Abel et Gordon, fantaisie loufoque, rattrapée par la légèreté de l’œuvre inaboutie de Solveig Anspach. Entre ces deux courants, la jeune réalisatrice Rachel Lang diffuse un parfum délétère dans lequel Ana se laisse embobiner parce qu’elle n’a rien d’autre à faire. Sinon jeter un œil et quelques coups de marteau sur la salle de bain de la grand-mère hospitalisée. Une aventure marrante, mais bien périlleuse et fatigante, entre deux escapades et…
Le film
Les bonus

A la manière d’une suite musicale, Rachel Lang compose pour son premier long métrage une symphonie douce et légère sur les atermoiements d’une jeune femme dont l’insouciance n’a d’égale que sa vision de sa liberté. Ana court, s’échappe, batifole avant que le monde ne l’a rattrape autour d’une baignoire inconfortable pour sa grand-mère malade et d’un amour qu’elle fuit tout en le recherchant. J’ai l’impression d’avoir vu dans cet essai cinématographique la somme d’une culture qui de Rohmer à Mia Hanson-Love, via Abel et Gordon fixe le cap d’un nouveau cinéma. L’écriture est assez habile pour nous inciter à en savoir plus sur cette héroïne que porte avec bonheur Salomé Richard, excellemment secondée par Swann Arlaud, Olivier Chantreau, Lazare Gousseau et Driss Ramdi. En prime la doyenne des doyennes, Claude Gensac, la copine de Lulu désormais affiliée à cette nouvelle vague. La dame a du tempérament.

Avis bonus Deux rencontres avec la réalisatrice et sa comédienne

User Rating: 4.7 ( 1 votes)

Voir aussi

« Harry Plotnick, seul contre tous » de Michael Roemer. Critique dvd ( coffret)

On referme le coffret Michael Roemer sur une fantaisie bien particulière

Laisser un commentaire