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« 14 heures » de Henry Hathaway. Critique dvd

Synopsis: Désespéré, un homme s'intalle sur la bordure d'un gratte-ciel et menace de se suicider. Un policier fait tout pour l'en dissuader.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Quatorze heures"
De : Henry Hathaway
Avec : Paul Douglas, Richard Basehart, Barbara Bel Geddes, Debra Paget, Grace Kelly
Sortie le : 06 août 2016
Distribution : ESC Conseils
Durée : 92 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Meilleur dvd Août 2016 ( 10 ème )

L’audience médiatique ne date pas d’aujourd’hui. Plusieurs films nous en ont déjà fait part, voyeurisme à l’appui. Celui que rapporte Henry Hathaway au début des années 50 est assez édifiant. Un photographe qui se roule sur le bitume pour une contre-plongée, passe encore, mais toutes ses TV situées sur une terrasse face à l’étage où un homme menace de se jeter dans le vide, est encore plus subjuguant.

Plusieurs reporters de la même chaîne sont positionnés à différents endroits de ce qu’ils appellent «  le spectacle de l’homme qui s’apprête à sauter dans la rue ». Un peu comme nos infos des chaînes continues actuelles, tous concèdent qu’ils n’ont rien à dire. «  Il ne se passe rien de nouveau » reconnaît l’un d’entre eux.

Un médecin et un psychiatre sont également dépêchés sur place, mais l’homme ne veut pas de cette cellule psychologique avant l’heure. Il ne veut parler qu’au premier flic rencontré dans son malheur, un gars qui fait habituellement la circulation et qui doit cette fois «  sublimer la pulsion » du désespéré, comme lui indique le psychiatre.

C’est le ton d’une comédie qui s’arrête quand les discussions s’engagent. Mais l’homme se méfie des prévenances de son ange gardien. Henry Hathaway ménage le suspense, sans recherche de l’effet ou du sensationnel, contrairement aux badauds et journalistes.

QUATORZE-HEURES15

Il tient le juste récit des événements qui vont se précipiter à l’arrivée de la famille, au compte-gouttes… Premiers indices du malaise qui a conduit le malheureux au bord du précipice. Premières confrontations épineuses entre le père et la mère, chacun intervenant de manière bien différente auprès de leur protégé.

Règlements de comptes et révélations autour d’un passé douloureux, de la corniche à l’appartement, le réalisateur tient son credo humaniste.La valeur des sentiments, la profonde intelligence des êtres.

Tout en parcourant la foule très dense qui parie sur l’heure du suicide, et en relayant la course à l’information des reporters maintenant sur le palier, il nous dit que les hommes sont foncièrement bons. Le père par exemple (Robert Keithqui se révèle d’une toute autre nature. Mais surtout le flic de base, négociateur improvisé dont la bonhomie n’a d’égale que la sympathie qui se dégage de ce personnage bienveillant.

quatorze heures Fourteen hours 1950 rŽal : Henry Hathaway Richard Basehart Collection Christophel

Paul Douglas en assure une très bonne interprétation alors que le casting révèle dans un petit rôle la présence de John Cassavetes, un homme dans la foule. Et pour l’une des toutes premières fois à l’écran Grace Kelly qui s’apprête à divorcer. Depuis le bureau de son avocat, face à l’immeuble,  elle suit les tractations .

Elle n’entend plus l’homme de loi, elle n’écoute plus rien, subjuguée par la situation. Ce qui changera radicalement le cours de sa vie. Conséquence collatérale, heureuse, Hathaway l’assure,  tous les hommes sont bons… Et les femmes aussi !

LE SUPPLEMENT

  • Entretien avec Jean-François Rauger, programmateur à la Cinémathèque de Paris. (8 mn) . «  Ce film avait été proposé à Howard Hawks qui l’a refusé » raconte le directeur de la programmation. «  Et on comprend très bien que Hathaway ait accepté, lui qui passait facilement d’un style à l’autre. Il avait à nouveau l’occasion de saisir le réalisme de ce fait divers, saisir quelque chose de la réalité brute, en s’appuyant sur la règle de l’unité de lieu et de temps ».

Il rappelle aussi que ce film fut «  un vivier pour jeunes talents en devenir, ou des acteurs black listés. Richard Basehart , le personnage principal, qui n’était pas alors très connu, fut repéré par Fellini qui le fit jouer dans -Il bidone- (…) A l’origine la fin était plus sombre, mais le producteur Zanuck l’a refusée. »

Meilleur dvd Août 2016 ( 10 ème ) L'audience médiatique ne date pas d’aujourd’hui. Plusieurs films nous en ont déjà fait part, voyeurisme à l'appui. Celui que rapporte Henry Hathaway au début des années 50 est assez édifiant. Un photographe qui se roule sur le bitume pour une contre-plongée, passe encore, mais toutes ses TV situées sur une terrasse face à l’étage où un homme menace de se jeter dans le vide, est encore plus subjuguant. Plusieurs reporters de la même chaîne sont positionnés à différents endroits de ce qu’ils appellent «  le spectacle de l’homme qui s’apprête à sauter dans…
Le film

Contrairement à la satire de Billy Wilder qui dans «  Le gouffre aux chimères » nous rappelle un peu ce film, Hathaway insiste avant tout sur la psychologie des personnages et le ressort de leurs arguties personnelles. Il mêle le suspense au spectaculaire de la situation à travers une critique cette fois patente du monde de l’information qui déjà courait vers l’audience et le sensationnel. Mais toujours en tentant d’excuser les uns et les autres (les journalistes permettent aussi de localiser la famille du désespéré) sur un rythme humaniste qui veut que l’homme demeure foncièrement bon. C’est pourquoi le ton est assez souvent léger et drôle dans les premiers instants avant que le drame ne s’installe entre la corniche et l’appartement où les négociations avec la police, puis la famille tournent toujours à vide. Un homme bienfaiteur tentera d’y mettre de l’ordre …

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